Un clin d'oeil vaut parfois mieux qu'un discours

Publié le par Delphine de SuperMadame

C'était à l'arrêt de bus.
J'attendais depuis un bon moment et j'étais impatiente de rentrer. Le panneau publicitaire à côté de moi s'affichait en 120 par 176, avec un rétroéclairage déficient qui m'agaçait parce que le néon clignotait et, qui plus est, à intervalles irréguliers.

J'étais allée voir une de mes amies, encore une qui venait d'être lâchée dans son ménage (honnêtement, je ne les compte plus) par un compagnon découvrant au bout de 10, 15 ou 20 ans qu'il n'était finalement pas fait pour être père, totalement inadapté à la vie de famille et que, pour être franc, même le couple lui pesait. Qu'il voulait désormais vivre sa vie pour lui.

Bref, il avait lui aussi (comme tant d'autres) repris sa liberté, et avec mon amie nous avions passé un moment ensemble, à essayer d'exorciser le sentiment de fragilité (de panique, même) qui vient alors se greffer sur celui de solitude... et qu'il faut pourtant finir par transmuter en énergie de transformation. C'était le thème de tant de chansons ! "I will survive" clamait Gloria Gaynor, "All by myself" pleurait Céline Dion...

All by myself ("Toute seule").
Et c'est là que le panneau publicitaire qui clignotait a attiré mon attention.
C'était une pub pour un parfum.
Un parfum pour homme (flacon de forme épurée, couleurs foncées, mannequin viril et beau, mais pas trop).
Et tout en bas, le nom du parfum s'épelait : "MYSLF", avec un amusant jeu de lettres autour du nom de la marque, YSL, et de l'anglais "myself" ("moi-même").

"MYSLF : comme une déclaration à la masculinité moderne."

"Myself" côté hommes, qui venait se superposer à "All by myself" côté femmes.

Le clin d'œil, qui résumait assez bien la situation, me sembla d'un caustique parfaitement dosé pour amorcer un début de dédramatisation. Je me promis de le relater à mon amie.
Et ce n'est qu'en montant dans le bus, considérant ce drôle de chevauchement syntaxique, que je réalisai : "Clin d'œil ! Mais oui... Ce panneau, en fait, il ne clignotait pas... Il m'a fait un clin d'œil !"

Publié dans Humeur, Hommes Femmes

Commenter cet article

F
on se fréquente, on s'épouse, on fait des bébés parce que c'est le processus de la vie et qui donne un sens à la vie, au couple, puis plus d'efforts par rapport aux années passées ensemble. Ne ne plus vouloir faire d'effort est souvent une étape presque normale de l'évolution du couple : besoin de se retrouver soi-même, de se poser des questions sur la relation, de prendre un peu de recul, de rebondir sur le couple ou bien l'envie de voir ailleurs "seul" (e). Un manque de quelque chose que l'on ne peut pas toujours expliquer (?). que l'on soit homme ou femme il est toujours difficile de l'admettre, de croire que tout s'arrête, et que l'on doit tout reconstruire, seul (e) et autrement. Bon courage à ton amie, des moments de solitude, de découragement, mais aussi une liberté recouvrée... pour continuer.....
Répondre
A
Eh bien, si ça, ce n'est pas de la synchronicité, comme l'expliquait Carl Jung...<br /> Et malheureusement, un parfait exemple de nos sociétés modernes, faites d'individualisme, tournées autour du Moi, du Je et des egos démesurés, flattés à coup de selfies...<br /> Bon courage à ton amie ! Moi aussi, j'en vois trop des cas comme ça...
Répondre