Abnégation familiale : à quand la parité ?
Voici donc, Madame, ce qu'on expliquait aux jeunes filles au début du siècle dernier (à celles, donc, qui étaient destinées à devenir sous peu de bonnes épouses et mères de famille) : que "la première qualité chez une femme doit être l'oubli de soi"... et que "partout où il y a un foyer heureux, il y a une femme oublieuse d'elle-même"...
Certes.
Certes !
Bien sûr, évidemment, forcément c'est vrai !
Mais c'est bien cela qui est terrible, insupportable parfois : c'est qu'il faut bien que quelqu'un s'y colle, que quelqu'un accepte et se résigne à passer toujours après tout le monde, et que... ça DOIT être nous.
Forcément.
Alors que si on n'y était pas contraintes, on s'effacerait même de grand coeur !
Mais l'évidence s'impose...
C'est à nous de le faire. Pas d'autre issue !
Parce que sinon, ce n'est pas que la vie domestique devient insoutenable, non, non, même pas ! C'est qu'elle est carrément impossible.
Pas viable.
Ben oui : dans la famille, qui d'autre à part toi, ma chère et dévouée Madame, aurait pu être réceptif à ce genre de bons conseils ? Certainement pas SuperMari... Quant à tes enfants, notre société les charge avec bien d'autres injonctions, davantage liées à l'épanouissement personnel et à la réussite matérielle.
Et toi Madame ?
Ben toi tu es, comment dire... le fessier entre la chaise de cuisine en formica et le fauteuil tournant du bureau.
Par ton héritage multiséculaire condamnée à passer après tout le monde au sein du foyer (c'est bien ça que te demande la sage et exemplaire "Marraine", n'est-ce pas ?) et par la société - ainsi que par les nécessités du quotidien - aiguillonnée pour te donner à 200 % dans l'objectif de ta réussite professionnelle (ben c'est où que tu les puises ? Déjà que tu es censée t'être donnée toute entière pour la sérénité à la maison...). Avec encore à la clé de scandaleuses inégalités.
Alors, vraiment, à quand la parité ? La VRAIE parité ?...
Au boulot, mais aussi au service du bonheur familial ?...