Tricoach : pense aux essayages !

C'est une astuce simplissime, et pourtant elle avait mis beaucoup de temps à émerger : jusqu'alors, impossible parfois d'essayer en cours de réalisation des pulls tricotés en circulaire...
Pourquoi ce paradoxe demanderas-tu, dans la mesure où justement, le tricot aux aiguilles circulaires est présenté comme THE technique pour une progression optimale du façonnage, au plus près de nos souhaits, grâce à la possibilité d'essayages réguliers.
Sauf que.... Comment essayer un pull si on ne peut pas passer les bras ?... Oui, parce qu'en circulaire, comme on tricote tout d'une pièce du col au bas (top-down) ou l'inverse (bottom-up), arrive forcément le moment où il faut laisser en attente les mailles des emmanchures. Et c'est là, dans la façon de mettre en attente les mailles, que réside le problème - ainsi que, de fait, sa solution - : parce qu'évidemment, si tu mises pour cela sur une épingle (même grande) ou sur un petit bout de fil noué bien serré, évidemment, tu peux dire ciao à toute tentative.
Mais youpi
... j'avais ENFIN réussi à résoudre cette épineuse question.
C'était sur un gilet que je tricotais pour ma fille, une pièce su-per-be (en même temps, comment aurait-elle pu ne pas l'être au vu du fil que j'utilisais : un écheveau de merino sport de La Bien-Aimée, coloris "Jonna", qui me restait après mon pull Downton Abbey).
Pour cette petite pièce, j'étais partie avec brio dans une frénésie d'essai de techniques toutes plus aventureuses les unes que les autres : démarrage par le col à partir de 2 triangles, un pour chaque épaule... Puis empiècement en continuous, pour changer du raglan... et, pour couronner le tout, préparation d'une bande centrale en prévision d'une coupe en stick... pour pouvoir, une fois terminé, transformer ce tricot en rond (donc fermé) en gilet !... Oui, Madame, tout ça. Et j'étais contente. Le tout s'enchaînait parfaitement. Jusqu'à...
Mais non en fait
Jusqu'à ce que je me rende compte que j'allais manquer de fil.
Mais bon, rien de très grave, il "suffisait" de retourner à La Bien-Aimée pour en racheter un écheveau (certes cela grevait nettement le coût de cette pièce pour enfant et censée tricotée avec des restes... mais bon).
Allez. Zou, dans le métro.
Finalement arrivée à la boutique, une fois tout Paris traversé, dommage : le coloris "Jonna" n'existe plus dans le fil que tu utilises.
Zut. Heureusement, une gentille vendeuse te dégotte un fil qui ne devrait pas trop faire de différence - c'est juste qu'il y a du cachemire en plus dedans -. Enfin bon, il est plus cher aussi.
Décidément, côté coût, ça ne s'arrange pas. Mais qu'à cela ne tienne, on ne va pas s'arrêter en si bon chemin ! En plus, c'est vrai, la différence est imperceptible. Tiens, tu vas pouvoir l'emporter en vacances pour avancer ! La veille du départ, l'écheveau est bien au chaud dans ta valise, le reste du projet tout prêt dans ton sac à ouvrage posé à côté.
Eh ben oui.
Mais en cherchant ton ouvrage le lendemain dans le train (comment cela s'est-il pu ? Jamais cela ne t'était arrivé), il faut bien admettre le fait : le sac n'est pas là, oublié sûrement dans la précipitation du départ.
Un coup dur, certes. Enfin heureusement, au fond de ta valise tu retrouves l'écheveau... et une paire d'aiguilles circulaires aussi ! Bon, de 2,5 au lieu de 2,75, mais ça devrait faire l'affaire quand même ?
Et c'est parti pour une première manche. La deuxième est entamée le dernier jour des vacances et commence à prendre forme dans le train, lors du retour... Yahou, on tient le bon bout !
Mais non, en fait : à la maison, valise et sacs vidés, il faut encore faire ce triste constat : disparue la seconde manche en cours. Disparue ! avec la paire d'aiguilles attenantes, et la pelote aussi. Perdue en cours de route sûrement... Du jamais vu dans ta longue vie de tricoteuse passionnée.
Alors vraiment, là, franchement, on s'interroge.
Donc... à ton avis ?
.... s'agit-il d'un tricot maudit ?.. Faut-il l'arrêter ou, au contraire, ne pas se laisser impressionner ???.... J'attends avec impatience ton avis en commentaire...
(NB : au fait, la solution au problème concernant l'essayage, c'est de mettre les mailles de chaque manche en attente sur un fil suffisamment long, et noué en laissant une large boucle permettant à n'importe quel biceps de passer...)