SuperMadame comme toi et moi... / Véronique /

Après Aurélie, qui en juin dernier nous expliquait comment elle jongle avec ses différentes casquettes de femme active et de maman de 3 enfants - dont un en situation de handicap, ce qui complexifie un peu le quotidien - notre rubrique "SuperMadame comme toi et moi" accueille aujourd'hui...
Véronique
(54 ans, Mérignac)
... Créatrice engagée

Passionnée de couture et de tricot, Véronique a décidé de donner un sens nouveau à sa créativité, en la tournant davantage vers les autres : depuis peu, elle réalise des bonnets et des turbans pour les femmes en traitement de chimiothérapie.
Une généreuse initiative qui, pourtant, va de soi pour cette mère de famille bordelaise... dans un esprit de partage évidemment signé « SuperMadame » !
Créatrice, c'est ton métier ?
Non ! Je travaille dans la fonction publique territoriale, en DRH. Mais d’une part j’ai toujours aimé créer (couture, crochet et tricot, mais aussi dessin sur galets, bijoux...), et d’autre part j’ai du temps en ce moment puisque je suis en arrêt maladie, pour me guérir d’un cancer. Or c’est dans le cadre de mes soins – au centre Bergonié de Bordeaux – que j’ai décidé de créer mes propres turbans, bonnets et différents fichus, et surtout de partager mes créations.
Qu’est-ce qui t’a incitée à ce partage ?
Ce qu’on reçoit de réconfort dans les moments difficiles, on a envie ensuite de le rendre d’une manière ou d’une autre. Le centre Bergonié m’a apporté autant de bien-être et de « cocooning » que possible ; lorsque j’ai appris que j'allais devoir suivre une chimiothérapie, l'infirmière qui m’a reçue a su dédramatiser et m'a fait essayer tout un tas de foulards et de bonnets. Elle m'a même offert un turban et un bonnet en laine. Je lui ai alors promis de rendre la pareille, et de lui porter quelques-unes de mes créations.
Ainsi, lorsque je me couds une pièce, avec le tissu qui me reste j'en fais toujours un autre exemplaire que je mets de côté pour Bergonié.

Cela a l’air simple et naturel, dit comme cela…
Partager ce que l’on sait faire, donner un coup de main, c’est normal. Mais justement, dans cet esprit, je tiens beaucoup à ce que mes créations soient données aux « roses »*, totalement gratuitement, sans échange d'argent ; car j'ai constaté que pendant leur chimiothérapie, les femmes ont parfois des difficultés à effectuer toutes les dépenses nécessaires à l'entretien de leur peau, de leurs cheveux, de leurs ongles...
Malheureusement, cette gratuité ne va pas toujours de soi lorsqu’on passe par des intermédiaires ! Ainsi, outre les créations que je confie à Bergonié** à l’intention des femmes qui n’ont pas les moyens de s’offrir ne serait-ce qu’un turban – ce sont ces personnes-là que je cherche à aider, je le fais de façon complètement anonyme –, il m'arrive aussi de rencontrer des roses en chimio et de leur donner directement une création.
… Et toi dans tout ça ?
Ah, moi ? Mon défi du quotidien, c’est de me forcer à marcher un peu tous les jours. Alors je sollicite mon chien, j’accroche sa laisse à ma taille pour qu’il me propulse un peu :-)…
Et c’est parti !

* Les femmes atteintes d’un cancer du sein ont pris l’habitude de s’appeler « les roses », certainement en référence aux campagnes « Octobre rose » de prévention et de sensibilisation sur le cancer du sein, qui se déroulent tous les ans en octobre.
**Je suis également adhérente à la Maison rose de Bordeaux : une maison d’accueil qui m'apporte énormément de soutien : soins gratuits, initiation à différentes activités adaptées (yoga, sophrologie, escrime…), ateliers créatifs et culinaires... La Maison rose récupère également foulards et perruques d’occasion et les revend aux adhérentes pour un prix modique, ce qui lui permet de financer certaines activités.
"Contacte la Ligue contre le cancer de ta région, certains centres de soins organisent des tricothons (c'est le cas de Bergonié par exemple). Ou adresse-toi directement à un centre de soins près de chez toi, qui se chargera de distribuer tes créations ou t'orientera !"