Se souvenir... autour d'un bon repas

Bien sûr, il n'y a pas de jour particulier pour se souvenir de ceux qu'on a aimés, et qui ont quitté notre monde mais avec lesquels nous continuons de vivre par la pensée.
Et bien sûr aussi, le souvenir se convoque difficilement mais plutôt, il s'impose.

Mais en cette période de Toussaint, nos chers défunts sont peut-être davantage encore avec nous, présents.

Le soir de Samhain, première fête du calendrier gaëlique (qui correspond à notre 31 octobre et qui a donné Halloween côté anglosaxon, la Toussaint chez nous après que la religion catholique ait masqué les antiques traditions païennes), nos ancêtres descendants des Celtes réservaient aux disparus une place autour du repas, avec une part de nourriture au même titre que les autres convives : pour honorer leur présence, car cette nuit-là, le voile entre les deux mondes s'avérant beaucoup plus fin, la rencontre pouvait avoir lieu.

Il se peut que tu ne sois pas à l'aise avec l'idée de prévoir, ce soir, au dîner, une place pour les disparus.
Et on te comprend.
En revanche, pourquoi ne pas cuisiner "avec" eux, autour de recettes qui te les rappellent tout particulièrement : ce gâteau aux pommes et noisettes dont tu raffolais chez une tante tendrement aimée (souviens-toi, tu espérais toujours qu'elle l'aurait fait !), la mousse au chocolat dont il fallait, dans l'enfance, égaliser les parts avec un jeune camarade de classe fauché bien trop tôt, ou encore le rôti de veau Orloff, ou plutôt "Mamie Marthe", puisque son plat - dont le fumet te faisait tant saliver lorsque tu entrais dans sa cuisine - n'avait finalement plus grand-chose à voir avec la recette originale...

Et en cuisinant, tu pourras sûrement les retrouver le temps d'un instant ; en les remerciant pour ce qu'ils t'ont transmis, les valeurs qu'ils t'ont laissées, le savoir qu'ils t'ont apporté... les moments précieux partagés avec eux, et qui resteront en toi, vivants, de toute éternité.